Entité 42 – licence professionnelle – Réaco – 2018

Dirigés par la compagnie Castafiore (Marcia Barcellos et Karl Biscuit) les étudiants danseurs (parcours Intermédia) et les étudiants techniciens du son (parcours NTS) ont formés neuf groupes de 5 étudiants pour répondre chacun à la demande initiale : composer une chorégraphie interactive et une musique à base de « drones » avec un dispositif technique imposé : cinq capteurs au sol et un détecteur de position des danseurs au plafond. Les danseurs ont été filmés sur fond vert et ont été incrustés en temps réel dans un environnement graphique créé également par les étudiants de la licence professionnelle TSI.

 

La musique

Lorsque nous avons commencé à réaliser le drone, chacun des membres du groupe a travaillé seul mais en se réunissant toutes les 2 semaines pour pouvoir partager, réunir et arranger les éléments réalisés dans un seul fichier projet, à partir duquel chacun a pu continuer à créer.

Cette méthode a l’avantage de nous permettre d’obtenir une grande quantité de sons divers en peu de temps car, même si un son ne nous paraît pas intéressant ou redondant sur le moment, il se peut qu’il soit utile à une phase ultérieure de la composition. Nous n’avions pas également de structure globale de la musique finie pour nous donner plus de liberté.

 

L’image

Notre image finale a été pensée pour que la ligne d’horizon soit confuse et lointaine : on suggère ainsi un espace infiniment vide et solutionnons le problème de la perspective non-naturelle de la caméra de captation. L’espace est blanc, lisse, monochrome et sans relief pour montrer la solitude et l’isolement des danseuses, dans leur “bulle”. Mais, il y a quelques éléments qui parsèment cet espace, loin au fond, inaccessibles : aux couleurs diamétralement opposées et vives. Ces formes représentent les sentiments, complexes, contradictoires et paradoxaux mais pourtant si intenses qui leur restent ; elles prennent une forme abstraite et géométrique car elles ne représentent pas une chose en particulier, mais l’essence même du sentiment : doux et enveloppant, piquant et acéré, solide et réconfortant, …

L’espace où peuvent évoluer les danseuses est empli d’une brume colorée, qui représente l’atmosphère dans laquelle elles se trouvent, elles se cherchent, se trouvent, se perdent, s’éloignent et se rapprochent sans cesse.

 

L’interaction

Nous alternons entre trois pistes rythmiques à chaque appui d’un capteur pied (le rythme choisi de façon aléatoire entre les 3 pistes). Après un test rapide il s’est avéré que cela fonctionne très bien musicalement par rapport à notre réalisation. Pour le capteur caméra nous avons un patch avec un filtre (plus ou moins placé haut) et un effet de spatialisation, le son se déplaçant à l’opposé de la position des danseuses.

 

La danse

Nous avons travaillé autour de plusieurs idées : le contrepoids, les formes bras tendu ou en cercle, les mouvements flottés, l’unisson, les mouvements rapides et saccadés, l’adagio, les torsions et enfin les déplacements de poids du corps. Nos travaux d’improvisation se réalisaient autour d’une base de drone. Selon le son du drone, nous réagissons donc différemment où plusieurs états de corps entrent en jeu. En effet, les différentes dynamiques et sons des drones proposent plusieurs types d’atmosphères.

A partir de ces différentes consignes, nous avons pu déterminer des modules que nous avons par la suite rassemblés les uns aux autres avec plusieurs transitions. Pour le final, les danseuses se rapprochent en rentrant au fur et à mesure dans la même dynamique puis, par le contact physique, au milieu en avant-scène.

 

L’espace

Nous avons choisi d’utiliser des trajectoires angulaires (traversées horizontales, verticales, et en diagonales) qui rejoignent l’idée d’une atmosphère sombre et d’un manque de liberté tel que le décor et la musique. Lorsque les danseuses évoluent dans des espaces différents, leurs mouvements et dynamiques sont opposés, lorsque les espaces entre elles sont proches, les danseuses entrent à l’unisson.